Un mode d'éclairage retrouvé : Les lampes à huile élaborées
Où l'on découvre que l'épopée lumineuse des lampes à huile, connaît, à partir du XVIIIème, une fabuleuse modernisation.
Les premiers grands progrès de l'éclairage à l'huile:
(extrait site Cavalus )
A partir du XVIIe siècle, le coton est importé des terres exotiques et fait son apparition dans les mèches des chandelles et des lampes. LEGER, vers 1770, propose des mèches en coton tissé, enduites de matières grasses aromatisées, qui conduisent une huile épurée. Mais le principal problème reste que dans toutes ces lampes primitives, l'huile arrive irrégulièrement à la mèche qui se consume et charbonne (produit une fumée noire), tandis que la flamme reste jaune, pâle et fuligineuse.
Une des premières améliorations sera la mèche plate. Avec une mèche classique, l'intérieur de la flamme ne reçoit pas d'oxygène ; avec la mèche plate, l'air peut " lécher " toute la flamme et la combustion est meilleure.
Vers 1780, le chimiste français PROUST invente la lampe à niveau constant et à réservoir latéral : à l'intérieur du réservoir une sorte de cloche renversée retient l'huile, qui arrive régulièrement au bec situé sur le côté.
Par ailleurs, ARGAND propose son bec à double courant d'air : la mèche n'est plus pleine, mais elle devient cylindrique (en forme de tuyau), ce qui permet à l'oxygène de circuler à l'extérieur et à l'intérieur de la flamme. On retrouve un peu le principe de la mèche plate, mais le rendement et la luminosité sont meilleurs. Il ajoutera une cheminée de tôle au dessus de la flamme, bientôt remplacée par un verre cylindrique dès que le verre aura atteint une qualité qui lui permet de résister à la chaleur. Ce verre canalise l'air autour de la flamme et assure le tirage.
L'ANGE remplace le verre tubulaire par un verre coudé, étranglé au niveau de la flamme, augmentant encore l'effet du tirage. (Ce type de bec sera conservé jusqu'à nos jours ; légèrement modifié, il équipe toujours les lampes à pétrole.)
Antoine QUINQUET, associé à L'Ange, regroupe en 1784 ces trois inventions novatrices pour fabriquer la lampe qui porte son nom. Son principal apport, outre une excellence commercialisation,est de montrer le réservoir et le bec sur une tringle verticale. Cette lampe, très populaire, pratique, fonctionnelle et simple, connaît un grand succès, malgré son défaut de projeter une ombre immense à cause du réservoir.
En 1820 apparaît la lampe sinombre (du latin, sans ombre) de PHILIPS : le réservoir en forme d'anneau creux entoure le bec et supporte un abat-jour. L'huile coule vers la mèche avec un débit suffisamment important pour assurer une bonne combustion. A cause de son réservoir qui masque en partie la lumière autour de la lampe, on trouvera surtout ce type d'éclairage aux plafonds et sur les bureaux. Mais son réservoir est plat et non torique, ce qui fait que le débit de l'huile (toujours au même niveau, à quelques millimètres près) est constant, et que l'immense ombre du réservoir disparaît.
Quinquet à huile
Pour l'éclairage urbain.
Début du XiXeme
Lampe sinombre
L'avènement des lampes mécaniques
(extrait site Cavalus)

En 1800, Guillaume CARCEL invente une lampe sur pied, dont le système d'horlogerie actionne un piston qui fait monter l'huile de manière régulière jusqu'au bec. Le porte-verre est mobile : la hauteur du coude est variable, pour obtenir la plus belle lumière possible. On reprochera au mécanisme de cet appareil d'être délicat et capricieux, son prix élevé réservant l'usage des lampes Carcel aux plus fortunés.
Petite révolution, la lampe à modérateur voit le jour en 1837. Fiable et peu onéreuse, elle reprend le principe des lampes à pompe : un ressort comprime l'huile dans le réservoir, qui remonte vers la mèche. L'astuce, pour assurer un débit régulier, est de faire passer le liquide dans un tube de faible diamètre (2 ou 3 mm), solidaire du piston et mobile, dans lequel passe une aiguille fine, le modérateur. Quand la lampe est pleine, le tuyau est bien enfilé dans le modérateur, l'huile à forte pression a du mal à passer ; quand la lampe est bientôt vide, le tube est presque libéré et l'huile à faible pression passe facilement. La clef ronde sert à régler la mèche, tandis que l'autre - souvent joliment décorée - actionne une crémaillère pour remonter le piston au-dessus de l'huile.
Lampe CARCEL : détail du mécanisme et de la flamme

Ci dessus : détail d'une lampe à modérateur.
A droite: vue entière

Toutes ces lampes, à cause de leur perfectionnement, réclament un entretien important. Il faut les remplir et les nettoyer, en évitant de se salir, régler ou changer les mèches, etc....
Ce furent les derniers progrès concernant les lampes à huile. Mais elles ne disparaissent définitivement, comme élément d'éclairage, que vers 1940 car elles persistaient encore dans le monde paysan...

Aujourd'hui, elles existent encore mais dans des applications plus particulières : création d'ambiance extérieure comme les torches "asiatiques" en bambou, elles servent à diffuser des parfums, à éloigner les moustiques....

                        Lampe torche                                                    Lampe Becquet

Parfum aux essences de plantes: rose, jasmin, violette,....de fruits: pêche, vanille,...plus ou moins exotiques

                                                  Lampe tempête à l'huile de parafine ( Nature et Découverte)

Lampe ARDI, création du désignerE. HOURDEAUX à planter