L'éclairage au XVIIIeme et XIXeme siècle
    Partie 3 : l'or noir et ses dérivés

Le pétrole : Si le gaz envahit les villes, le milieu rural, non approvisionné par ce carburant se tourne vers le pétrole et ses dérivés.

C'est vers 1860 qu'apparaît le pétrole lampant (ou huile de pétrole).
Beaucoup plus fluide et inflammable que les huiles, il va rapidement imposer la simplicité d'utilisation. Avec lui, pas de mécanisme ou de ressort modérateur : la mèche trempe dans le réservoir et le pétrole monte par capilarité naturelle dans le brûleur.


Le recyclage de certains becs va être rapide
Le bec d'Argand par exemple, à peine modifié, devient le bec KOSMOS....

Et c'est la valse des becs qui recommence. Tous les fabriquants s'y mettent et les inovations ne manquent pas.


Un site incontournable, et pas seulement pour le pétrole mais entièrement consacré à toute l'histoire de l'éclairage et dont de nombreuses photos sont reprises ici ( merci à l'auteur pour son aimable autorisation)    
                          http://membres.lycos.fr/cavalampes/


La recherche faite par les élèves débouchait systématiquement sur ce site ou sur d'autres qui paraissaient être des copies conformes....parfois décourageant :-)))

 

Sur le thème de l'oxygénation de la combustion, on verra apparaître des systèmes de becs à disque : la flamme est évasée par un disque placé au dessus d'elle et y gagne en luminosité.
Ce disque, d'abord plein, sera ensuite percé et placé sur un cylindre également percé : ce sont le bec matador et le bec Sébastian.
Pour ce dernier, la flamme est étirée en hauteur ce qui augmente encore la blancheur de la flamme et donc la lumière émise.
Un inconvénient : qui dit grande flamme dit consommation accrue et aussi chauffe plus importante des pièces. Sans parler du réglage : l'utilisateur doit attendre que le bec soit chaud avant de "pousser" la flamme.
Au moindre courant d'air, il y a émission de fumée, de suie et la lampe cesse d'éclairer efficacement.
Etain et verre soufflé pour cette "matador".
Le renflement sphérique du verre assure un courant d'air qui améliore la flamme.
Le modèle de droite comporte un diffuseur supplémentaire en verre poli pour une lumière plus douce

Aux USA, pays du pétrole, on utilise un autre genre de bec : le bec duplex. Deux mèches plates sont montées en parallèle dans une cheminée de verre bombée comme une poire. Le bec américain peut ne comporter qu'une seule mèche plate.

Certains becs, à petite mèche plate, utilise un déflecteur en porcelaine autour de la flamme pour lui donner une forme évasée qui permet de se passer de verre. Ce genre de bec sera surtout utilisé dans tout ce qui est lanterne.

Comme il est dit au-dessus, les becs sont extrèmement nombreux. Citons les plus connus :

        Bec Soleil de la société Ditmar
        Bec Mitailleuse (sur un principe Sébastian) de Schwintzer et Graff
        Bec Central Vulken de Wild et Wessel
        Bec Odin
        Bec Caby (appelé aussi bec économique)
        Etc....

A droite détail bec à déflecteur "BARTON" pour lanterne surtout

A gauche lanterne avec un réflecteur rouge (peu visible sur la porte ouverte).
Utilisée par un voiturier à l'arrière de son véhicule?

Boite de mèche fabrication américaine
Gros plan sur les molettes et sur la qualité de fabrication. Les logos figurant sur les molettes permettent d'identifier les fabriquants.
Lampe à bec Duplex (on peut distinguer les deux molettes de réglage de la longueur de mèche)
Détail du bec
Lampes Wild et Wessel à bec central
Pour la petite histoire :Au USA, vers la fin du XIXeme le pétrole est tellement recherché que la production n'arrive pas à suivre la demande.
De plus, un produit "médical" à base de pétrole - le beaume de Kier- fait fureur et les financiers américains décident de ne plus se contenter des suintements naturels mais de procéder à des forages.
La société SENECA Oil Compagny se crée et le 27 Aout 1859 le pétrole jaillit à TITUSVILLE (Pennsylvanie) .
La ruée de l'or noir peut commencer...
L'anarchie de la ruée de l'or noir :
La ferme de John Benninghoff à Oil Creek (Pennsylvanie) en 1861
L'essence : très peu utilisé au départ car extrèmement dangereux, il faudra les travaux -remarquables- de PIGEON pour écarter les dangers et permettre le développement de ce mode d'éclairage.
L'essence est un produit issu de la distillation du pétrole lui aussi. Comme le prix de ce dernier est extrèmement bas, on tentera de fabriquer des lampes dont le réservoir n'est qu'une grosse éponge absorbant toute l'essence et évitant (en principe) tout risque d'explosion.
Ces lampes sont appelées lampe sans liquide ou encore gazo-lampe.
Réservoir et bec d'une lampe sans liquide : fabriquée par la société Mille     1860
Vers 1884, un français, Charles Pigeon dépose le brevet de sa lampe "borne standard" : la mèche est pleine et enfermée dans un tube. Le bec est étanche et vissé sur un réservoir rempli de rondelles de feutre . La sécurité est totale, même si l'on tient la lampe à l'envers.
Les lampes Pigeon sont fabriqués dans des modèles extrèmement nombreux et différents mais les lampes à essence ne peuvent rivaliser avec les lampes à pétrole ou à gaz en ce qui concerne la qualité de la lumière émise.
Elles seront surtout utilisée pour les déplacement ou en cas de lumière d'appoint pour la lecture ou l'ouvrage surtout par soucis d'économie car elles sont loin d'être gourmandes comme le sont les lampes à pétrole
     Vue d'ensemble                                                            Détail du réservoir                                                    Equipée et allumée